Mes Recensions : comme un Moineau de Céline Saint-Charle

Céline Saint-Charle

« Comme un moineau » de Céline Saint-Charle
 Une de mes recensions portait déjà sur une nouvelle de Céline Saint-Charle à Noël dernier. Céline écrit en effet beaucoup de nouvelles et les publie dans des recueils. Un a d’ailleurs été publié récemment (« Un repas prévu de longue date »). Mais, j’ai eu envie de découvrir son roman « Comme un moineau » publié chez BoD en mai 2015. Il fait 346 pages et coûte 15 euros.
La couverture de couleur noire montre une photo de banlieue avec des barres d’immeubles. Le titre se détache en jaune dans une police un peu déstructurée.
Alors en avant pour la lecture ! Âmes sensibles, qui changez de chaîne dès que vous voyez écrit « moins de 10 ans » sur l’écran, surtout ne l’ouvrez pas ! Je ne le conseillerai pas non plus à de jeunes ados, mais plutôt à de grandes jeunes car il décrit certaines scènes de violence très grandes.
Le livre est structuré avec un fil rouge : un voyage en bus qui revient de temps en temps. L’histoire se déroule sinon de façon chronologique. En tant que lectrice, je trouve que le roman serait très bien sans ce rappel de loin en loin du voyage en bus. Céline est obligée de mettre un sous-titre « aujourd’hui » pour nous rappeler que l’on revient au fil rouge. Le récit est suffisamment dense et plein de péripéties pour tenir en haleine les lecteurs ou lectrices sans ce procédé. Mais cela reste un avis personnel.
En ce qui concerne les personnages un caïd de banlieue et une jeune fille élevée dans un contexte très carencé affectivement. Leur histoire au sein d’une banlieue où « Ben » règne en maître est faite d’événements alternants « traschitude » complète et moments de grâce ou de vie ordinaire. C’est sur ce contraste que sont bâties ces personnalités très dissonantes. Le lien entre les deux personnages se révélera être la lecture, autre étrangeté.
Je n’ai pas forcément l’habitude de lire  et de faire mes recensions sur des romans si noirs et où la violence a une part aussi importante. Elle y relate des scènes extrêmes mais j’ai été captivé par le récit. J’ai lu le livre avec plaisir soutenue par l’intrigue bien construite. Céline a une écriture fluide qui s’attache aux détails. Elle remarque des petits faits : je trouve cela très plaisant. Son imagination, soutenue par des éléments de réalité qui « nous parlent » font un bon mélange. C’est, il me semble être sa marque de fabrique.

La forme :

Le style est fluide, homogène, le vocabulaire reste « en bon français » même si l’on est en banlieue et que l’on pourrait s’attendre à quelques mots d’argots ou de langage « jeune ». Cela me convient, je n’aime pas les livres où l’on doit déchiffrer des SMS écrits en phonétique. Où sous prétexte de « coller » au personnage, on passe son temps à lire des phrases en argot ou autre langage oral. Céline alterne de belles descriptions. C’est un autre point fort du style, avec d’autres éléments ce qui donne une écriture variée et agréable.
Les personnages évoluent, la narratrice et héroïne Judith se transforme au fil des mois, des années… Je ne veux pas en dire plus pour vous laisser le plaisir de la découverte. Je vous recommande chaleureusement cette lecture. Un vrai roman bien construit, plein de surprises, même si l’on s’attend sans s’attendre à certains événements. Pourquoi « Comme un moineau » ? et bien vous verrez 🙂 !

 

Mes Recensions de Livres BoD : Katzen de Marc Anstett


KATZEN de Marc Anstett
KATZEN cela veut dire « Chats » en Allemand mais, rassurez-vous, Marc Anstett a bien écrit le livre en français !
La couverture est extrêmement sobre, toute blanche avec le titre en gris clair. Katzen a été publié chez BoD en avril 2016 au format poche, il compte 176 pages et coûte 14 euros.
Ce petit roman est très original, nous allons y venir… Mais pour le lire il va falloir faire le chat : rester bien sage, tranquille sans avoir envie de courir après une balle ou de jouer avec le vent… Non, vous installer, vous lover dans votre fauteuil préféré et ne plus en bouger…
Car l’originalité première de Katzen c’est que vous allez rester pratiquement pendant tout le roman dans un espace très limité : la maison. Vous irez jusqu’à l’appentis et la boîte aux lettres, c’est promis ! mais pas plus loin. Vous êtes à la frontière allemande, côté français dans un village perdu en compagnie d’un grand et vieux monsieur nommé Balthazar qui vit seul.
Alors que l’on enseigne aux écrivains en herbe qu’il faut maintenant un rebondissement à chaque page pour que le lecteur ou la lectrice reste accroché (e) à votre livre, Marc Anstett fait l’inverse… Une sorte de scène de théâtre où le personnage est seul et où il digresse à l’envi. Ce roman, c’est l’art de la digression en 170 pages. Ce n’est même pas une action au ralenti, non c’est un monologue intérieur. Au début, on s’attend à ce que l’histoire, enfin l’action se déroule rapidement : on l’attend mais, bien vite, on fait le chat car ce livre, c’est autre chose… On va découvrir la personnalité très improbable du héros, Balthazar qui vit reclusdans sa maison avec pour seule compagnie trois chats.
On va sauter de sa vie à lui, que l’on découvre au fur et à mesure, au récit d’événements sociaux et politiques en passant par des scènes complètement théâtrales où l’on voit littéralement le personnage effectué des mouvements, comme un ralenti.
Si vous aimez l’action rapide, Katzen n’est pas pour vous, vous allez piaffer à chaque page 🙂 ! Si vous abordez cette lecture en voulant savourer chaque page pour ce qu’elle est sans attendre autre chose, ce livre est fait pour vous.
Une petite réserve pour moi cependant sur le mélange des champs littéraires : on passe d’un récit historique à une scène de théâtre puis à un monologue psycho-philosophique ou familier avec une action réelle. Un manque d’harmonie même si c’est un tour de force d’écrire 170 pages comme cela et quand même dans un style tout à fait lisible.
Notons que sur la partie historique, Marc Anstett est très documenté, sur la partie théâtrale, les scènes sont réussies, et l’intrigue (car il y en a une bien sûr même si elle s’étire à l’infini) est bien choisie : mais fallait-il ce mélange un peu détonnant parfois ?
Ce qui m’a amusé c’est le nombre incroyable d’expressions du langage courant, genre : « mieux vaut être sourd que d’entre ça » (p. 15) « motus et bouche cousue » (p. 75) etc.. On a une expression qui concentre un langage familier, qui fait retrouver ces expressions populaires ou familières qui ne sont pour certaines plus trop usités. Les registres lexicaux sont très divers par ailleurs, accentuant le mélange décrit dans le paragraphe précédent.
Faut-il lire Katzen ?Assurément parce que ce petit ouvrage est incroyablement riche même si très hétéroclite, c’est ce qui fait son charme et son originalité. Chacun y trouvera son miel dans les registres qu’il ou elle aime.

Mes Recensions de Livres BoD : « Le sourire des coquelicots » de Catherine Kessler

Le sourire des coquelicots par [Kessler, Catherine]
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Le sourire des Coquelicots
« Le sourire des coquelicots » a été publié chez BoD en juin 2016 par Catherine Kessler. Il coûte 18 euros et est disponible aussi bien en librairie que sur internet. Le site www.le-sourire-des-coquelicots.frvous le présente.
Parmi les dizaines de livres qui sortent chez BoD chaque mois, on trouve des pépites, « Le sourire des coquelicots » en est une pour moi et je vais essayer de vous expliquer pourquoi.
Le titre est choisi avec soin et justesse « les coquelicots » symbolisant les « morts au combat » mais aussi la couleur du rouge à lèvres lumineux de cette mystérieuse jeune fille romantique au regard profond… La couverture des plus réussies est en parfaite correspondance avec l’histoire. Vous me direz, on apprend en quatrième de couverture que l’auteure est une professionnelle du photojournalisme !
Quant au récit en lui-même, il se révèle vraiment passionnant : il s’agit d’une histoire vraie romancée par l’auteure qui a comblé habilement les lacunes des archives et des souvenirs pour nous livrer l’histoire de sa famille durant la guerre de 1939-1945.
Usant d’un procédé littéraire très approprié, Catherine Kessler fait des allées-retours entre le passé et le présent au fil des pages et de ses découvertes. On imagine le lent et difficile travail de recherches mais aussi celui, aussi ardu et déstabilisant, du cœur et des émotions au cours de la découverte progressive des événements et de ce lourd secret de famille.
Le style sait s’adapter au récit, tantôt journalistique, tantôt classique ou plus lyriqueavec certaines descriptions de sentiments ou de lieux très littéraires. En tout cas, cette diversité est agréable et sert bien ce roman qui allie les événements tragiques de la guerre avec une saga familiale compliquée.
Catherine Kessler réussit le pari d’allier la rigueur historique avec le vécu émotionnel fort des personnages, ce n’était pas évident à réaliser…
Sur la forme, rien à dire à part certaines conventions de majuscules pour les incises non-respectées : ah ! Ces correcteurs orthographiques qui nous induisent en erreur ! Tous les auteurs en font l’expérience… ; quelques coquilles également, peu nombreuses. Somme toute, rien de bien dérangeant quand on est captivé par le récit en lui-même.
L’intérêt de cet ouvrage « le sourire des coquelicots » est double il me semble : on y plonge vraiment dans les ressorts de la guerre de 39-45, on a des éléments très factuels et d’autre part on vibre avec cette histoire familiale et le positionnement des membres de la famille en ces temps troublés. Cette famille cela aurait pu être la nôtre… On s’interroge inévitablement : qu’aurions-nous fait, nous, à leur place ?
Il m’est venu à l’idée que les jeunes qui étudient cet épisode si traumatisant de notre histoire en troisième mais aussi au lycée pourraient lire avec vraiment beaucoup de profit ce récit : plus encore qu’un film, il percevrait ainsi comment l’on vivait à l’époque et quels ont été les événements marquants. Comme un « docufiction » qui les plongerait dans un temps et dans une ambiance bien éloignés de leur quotidien… Occasion également de débattre sur des sujets évoqués dans le roman : la fidélité et l’amour de sa famille et de sa patrie et l’articulation des deux : que faire quand l’un contredisait l’autre ? Je vois déjà Catherine Kessler, invitée par les professeurs, débattre avec des élèves motivés par cette histoire tirée d’une saga familiale réelle…
Bref, vous l’aurez compris, « Le sourire des coquelicots » de Catherine Kessler commence tout juste une longue vie et je vous recommande vivement sa lecture vous ne serez pas déçu.

Mes Recensions de Livres BoD : La Mort ? Un Choix pour la Vie ! de Martine Luce Blot

« La Mort ? Un choix pour la Vie ! » Voilà un titre tout à fait optimiste pour un événement qui nous concernera tous un jour ou l’autre… Le sous-titre nous renseigne plus avant sur le contenu de l’ouvrage : « Du mourir en France aujourd’hui ».
L’auteure, Martine Luce Blot, a fait paraître son livre en avril 2016 aux éditions BoD(17,99) euros.
Books on Demand fait paraître tous les styles de littérature et il m’a plu de découvrir cet ouvrage un peu plus « sérieux » que ceux que je recense sur mon blog habituellement. Je l’ai trouvé passionnant et j’ai eu envie de vous en dire un peu plus…
La couverture, en noire et blanche est sobre mais illustre bien le thème… Cette rosace qui s’étend à l’infinie dans une lumière de plus en plus intense…
Comme le dit Martine Luce Blot à la fin de son introduction « apprivoiser l’idée que nous avons de la mort, pour laisser la vie battre son plein dans cet ultime instant en partage est le propos du livre »
Le parcours personnel de l’auteure est d’une grande richesse humaine (je vous laisserai le découvrir) et sa pratique professionnelle ainsi que ses études poussées n’ont fait que renforcer son expertise pour parler de ce sujet qui peu à peu est devenu « tabou » en France. On meurt à 80 % à l’hôpital ou dans une structure de soins en France aujourd’hui.
Martine Blot nous explique d’abord comment l’on se situe devant la mort dans nos sociétés occidentales. C’est à travers l’histoire qu’elle retrace cette « histoire de nos morts » : si celles-ci sont ritualisées et collectives, elles deviennent de plus en plus, à partir du 12iéme siècle sujettes à un individualismenouveau en se détachant progressivement d’une résignation « confiante et spontanée » comme l’écrit l’auteure, la volonté « d’être soi » émerge… Première partie que j’ai trouvée très pertinente. Puis, l’auteure expose quelques points de vue de philosophes. Ensuite on s’intéresse aux rituels funéraires et l’on se pose la question de ce qu’ils sont et de leur utilité.
L’occasion d’un voyage cette fois-ci dans l’espace de l’Asie en passant par l’Égypte pour revenir vers l’Europe. Ce n’est évidemment pas exhaustif mais cela aide à comprendre la diversité des situations culturelles.
Martine explore ensuite la situation en France : les rites que proposent les pompes funèbres et toutes les grandes religions ou courants religieux. Cela sera illustré par l’exposé de trois « hommes » (dommage que des femmes n’aient pas été interviewées aussi !) : un curé, un pasteur et un imam.
On repart ensuite pour une exploration de la mort dans les peuples traditionnels pour revenir à notre quotidien en France : la mort en milieu hospitalier : cette partie, très développée, est très instructive : les soignants qui manquent de temps, leurs vécus etc.
La seconde partie aborde le sujet passionnant des N.D.E., de la médecine et de la physique quantique face à l’au-delà. Les N.D.E., Martine connaît puisqu’elle-même en a fait l’expérience, elle les présente donc avec des mots qui « sentent le vécu ». Par contre l’existence de ce que l’on appelle les N.D.E. « négatives » n’est pas développée. On expose également les croyances d’une société ésotérique. De mon point de vue ce n’est pas trop le lieu pour ce dernier point dans ce livre mais je vous laisserai en juger par vous-même. En tout cas ce développement « gnostique » contraste avec l’écriture assez « objective » du reste.
Le dernier chapitre s’intéresse au monde animal : les animaux de compagnie dont la mort provoquera un chagrin et un deuil intense chez leurs maîtres et les animaux tués par milliers dans les abattoirs dans l’indifférence et l’assentiment de la société. Martine Blot, qui a dédicacé son ouvrage à ses parents à son compagnon mais aussi à ses deux chats ! semble très concernée par cette cause et elle a à cœur de nous l’exposer même si cela déborde un peu du sujet du livre.
Une analyse solide et documentée donc, intéressante comme tout et pas du tout « morbide » 🙂 ! Un livre vivant qui nous fait réfléchir sur les manières d’accueillir ce moment ultime de la vie qu’est la mort. Il vous aidera à comprendre ce qui se joue et comment vous pouvez vous aussi influencer les choses pour que la mort redevienne un moment de vie sans solitude et plus serein parce qu’il est entouré et porté par le sens que vous lui donnez… Et surtout par l’amour et l’attention que vous témoignez à celle ou celui qui s’en va…
Une lecture à recommander à toutes et à tous puisque nous sommes tous concerné(e)s ! Aussi bien à ceux qui ont peur de la mort qu’à ceux qui n’y pensent pas ou essaient tout du moins 🙂 ! Mais aussi à ceux qui ont des proches en fin de vie. Lire Martine Blot, c’est se donner les moyens de réfléchir à nouveau frais pour être plus serein et plus présent. En quelque sorte lire « La Mort ? Un choix pour la Vie ! » pour ne pas mourir « idiot »… !

Le Tome 2 de la Villa aux Oiseaux : Croisière sur le Queen Mary II est paru !

La suite de « La Villa aux Oiseaux«  vient de paraître ! J’ai le plaisir de vous la faire découvrir :

Il s’agit de « Croisière sur le Queen Mary II« , paru chez BoD en Mai 2016

Voilà donc la couverture :


et la quatrième de couverture :


Retrouvez donc vos amis retraités du Faubourg Mulsant en route vers une nouvelle aventure !  Un livre détente qui accompagnera agréablement vos vacances 🙂 ! Vous pouvez le commander dès maintenant chez votre libraire habituel (il est distribué par Sodis) ou sur de nombreux sites en ligne.

Très bonne lecture 🙂 !


Mon Top 100 des libraires : le Carnet à Spirales à Charlieu

Librairie le Carnet à Spirales à Charlieu

Cette librairie, Le Carnet à Spirales à Charlieu est sûrement dans le Top 10 de mon Top 100 !
 
Dans cette petite ville de Charlieu d’à peine 4000 habitants, une librairie de 300 mètres carrés ! sur une place un peu excentrée… Le rêve absolu pour les amateurs de livres…
 
Le libraire, Jean-Baptiste Hamelin ainsi que ses deux salariés, Alexis et Cécile, libraires confirmés eux aussi vous offrent un accueil chaleureux et professionnel en toute simplicité. La librairie de Charlieu n’est pas banale, vous allez le découvrir…
 

Alors, c’est comment la librairie de Charlieu ?

Outre l’accueil, le bâtiment (très haut de plafond, il s’agissait d’une ancienne discothèque, qui après de gros travaux, a été complètement réaménagée), c’est surtout le choix des livres qui est intéressant 13 000 références choisis par les libraires et non par les fameux « offices », ce qui devient rare. On ne fait pas « tourner » les bons livres, au Carnet à Spirales, ils ne se périment pas ! Des rayons que l’on trouve nulle part dans la région, notamment « littérature du monde » par continent et pays… Vous aimeriez lire des auteurs coréens ? Pas de souci, un rayon fourni vous les fait découvrir et c’est comme cela pour le monde entier…
J’ai apprécié aussi le petit  rayon « musique » avec des CD et des coffrets choisis.
 
Les amateurs de cuisine, de nature ou de randonnées, BD sont aussi très bien accueillis dans des rayons spécialisés. La littérature jeunesse possède un grand espace aussi… Et, bien sûr, toutes les catégories « classiques » de livres sont à votre disposition. Papeterie, carterie et fournitures scolaires en nombre  permettent également de se fournir dans « descendre » à Roanne ou « monter » à Chauffailles 🙂 !
 
Pour moi, Le Carnet à Spirales c’est une vrai caverne d’Ali-baba et une librairie de cette qualité et cette importance à la campagne, je n’en avais encore jamais vu.
 
Pour les auteur(e)s, la librairie est très accueillante puisque tous les samedis une dédicace est organisé. J’ai eu la chance d’y être invitée cette année. Vous y trouverez tous mes livres, notamment « la Villa aux Oiseaux » qui se passe à Roanne mais aussi les 7 autres ! Un grand merci aux libraires et longue vie au Carnet à Spirales !
 
 




Dédicaces d’ Isabelle Desbenoit en Roannais, Avril 2016

Les voilà, les Dédicaces de Printemps ! Une petite tournée de Dédicaces en Roannais comme je les aime pour vous présenter mes livres et papoter avec vous !

Alors, quel est le programme ?

  • Le Vendredi 8 avril  2016, de 9h30 à 12h30 au Kiosque Althi AU COTEAU, chez Véronique et Thierry


  • Le Vendredi 8 avril 2016 à 14h30 au Groupe Culturel de RENAISON organisée par Thérèse C.


  • Le Samedi 9 avril 2016 de 10h à 12 h  : à la Librairie le Carnet à Spirales à CHARLIEU


  • Le Samedi 9 avril 2016 de 15h à 18h : à la Librairie Saint Paul à ROANNE


Réservez dès maintenant un petit créneau ce week end du 8 et 9 avril 2016 pour venir me voir et vous faire dédicacer des livres si le cœur vous en dit 🙂 !

A très bientôt, je me réjouis par avance de nos rencontres et Mille Merci aux libraires et à Thérèse de m’accueillir !

Mes Recensions de Livres BoD : « une famille un monde » de Florain Antoine

Un récit de voyage ! Voici encore un genre nouveau à explorer dans ces recensions BoD. 

Le livre :
« Une famille un monde » de Florain Antoine édité chez BoD en novembre 2014, format carré, 280 pages, 23.99 euros.

Un belle couverture lumineuse mais on aurait tellement aimé y voir « la famille » du titre 🙂 ! On comprend néanmoins que ce voyage se fait à vélo 🙂 !
Le livre est très joliment illustré et abondamment de photos de très bonne facture ainsi que de cartes pour situer les points de progression.
En commençant le livre on découvre qu’en fait, il s’agit de la compilation d’un blog de voyage que Florian a tenu durant son périple qui réflexion faite, se fera essentiellement en Amérique latine avec un retour en cargo en passant par l’Afrique et l’Europe du nord.  C’est vrai qu’à part un photo « de loin » des quatre membres de la famille, le livre n’explique pas la genèse du voyage et ne décrit pas les voyageurs : on passe directement au récit. Pour en savoir un minimum, il faut lire la quatrième de couverture : Florain a voyagé avec sa femme Carine, et leurs deux filles Zoé, 8 ans et Mahaut, 2ans et demi durant un an. Ils ont parcouru plus de 10 000 km à vélo traversant la Cordillère des Andes de l’Equateur à la Patagonie.
Je vais, pour une fois, faire une recension bâtie sur la forme « les plus » , « les moins », je n’aime pas trop ce plan que je trouve binaire et un peu abrupt pour décrire un livre mais ici comme il s’agit plus d’une chronique style « blog » d’un récit de voyage et non d’un récit linéaire, ce sera bien adapté.
Alors LES PLUS !! d’abord et avant tout  🙂
– Style très clair, orthographe rien à redire, touches d’humours disséminées de-ci delà, c’est très appréciable à mon goût 🙂 !
Description efficace  et personnelle des pays rencontrés avec un souci de précision, des détails utiles, l’auteur a visiblement fait de gros efforts pour écrire « juste », il a travaillé son texte, a réfléchi, ce ne sont pas des notes éparses jetées en pluie sur le papier mais bien un souci de faire partager ce qu’il voit, ce qu’il traverse.
– Les photos illustrent bien les paysages traversées, elles ont été réalisées avec soin.
Equateur, Pérou, Bolivie, Argentine, Chili, Patagonie, Buenos Aires et « retour en cargo », voici les parties du livre : le schéma est limpide, on s’y retrouve.
– Des petites paragraphes de temps à autres qui abordent un point où le voyageur prend de la hauteur sur un sujet : « voyage et politique », « la pauvreté », « l’illusion du changement de soi » etc. : j’adore ! (cf mon article précedent).
– J’ai beaucoup aimé également la franchise de l’auteur qui écrit sans tabou : oui, notre démarche est égoïste, on voit la pauvreté mais on ne fait pas d’humanitaire, on passe… c’est un voyage « pour nous » avant tout. Oui, le voyageur connaît la routine (il le décrit très bien), si l’on part pour la fuir , l’on se trompe.
Les moins :
– Essentiellement, que le récit soit écrit uniquement par Florian (le point de vue de Carine aurait été si précieux et essentiel) et surtout le fait qu’il parle pratiquement toujours de la famille avec un « on » indifférencié ».
Les enfants, Florian en parle aussi mais très peu finalement : comment voyage-t-on  dans ces conditions avec un bébé de 2 ans et demi qui n’est pas encore propre, concrètement ?  Quelles réactions des enfants dans les galères  nombreuses, les heures sous la pluie à voir leurs parents souffrir en poussant leur engins les heures dans des bus ou à l’arrière de camions secoués de cahots ?  Enfin, j’ai été frustrée dans ce récit où sûrement par souci de protéger sa vie privée, Florian ne livre que des détails techniques sur les vélos mais surtout pas sur l’ambiance familiale ou alors vraiment très très à la marche (j’ai noté seulement un « on s’engueule » lors de la visite des « pères », c’est tout) . C’est un écueil majeur qui fait la différence avec un récit qui aurait sinon un véritable succès.

Florian décrit quelquefois quelques brides de vie des enfants (Noël par exemple) mais ne va pas jusqu’au bout du récit (qu’offre-t-on à ses filles à Noël alors que les sacoches sont pleines et qu’il ne faut pas alourdir le chargement ?)
Se remet-on en question si les enfants pleurent sont exténuées, demandent à aller à l’école ou à rester à un endroit ? Comment l’on gère la famille, les relations quotidiennes, faire jouer suffisamment les enfants, leurs donner des espaces « dédiés » pour eux… Enfin, tout cela aurait été passionnant… Et pour finir sur une note amusante : ce devait être Carine qui s’occupait de la lessive 🙂 ! Florian n’en parle jamais 🙂  Pourtant c’est toujours un souci omniprésent pour les voyageurs …

Un grand Merci à Florian donc pour ce beau récit mais 🙂

Allez Carine, Zoé, Mahaut, lancez-vous aussi 🙂 !  Ecrivez, dessinez ou dites votre propre  version d' »un monde, une famille » et refondez le tout avec celle de Florian en un seul grand et beau livre de voyage familial, je suis certaine qu’il aura un beau et grand succès 🙂  ce que vous avez vécu n’est pas banal, faites-nous en profiter aussi 🙂 !

les récits de voyage : un genre littéraire délicat…

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Les récits de voyage sont de plus en plus présents dans la littérature : des auto-publications nombreuses et des best-sellers en font un genre à part entière. J’en ai moi-même lu des centaines.
Cet article voudrait mettre en lumière, modestement, ce qui fait qu’un récit de voyage est attrayant et intéressant pour la lectrice et le lecteur.
Un peu d’histoire pour commencer :
Pour les plus anciens, vous rappelez-vous  les « soirées diapos » 🙂 ? Où l’on passait des heures assis pendant que l’on nous expliquait en long en large et en travers le voyage en caravane de l’oncle Henri et de la tante Mathilde avec des disgressions, des commentaires sur le menu du jour, sur les toilettes du camping… !!  Que sais-je 🙂  ?
Aujourd’hui, l’on ne fait plus de soirées diapos mais les blogs de voyage se multiplient de même que les films postés sur YouTube ou Dailymotion sur les « tours du monde » ou autres transhumances seul(e), en famille, à pied, à cheval, en voilier, en camping-car …
La possibilité de se déplacer, de quitter son pays pour en découvrir d’autres s’est complètement démocratisée. Il suffit presque d’avoir l’envie pour poser une « année sabbatique » ou d’économiser un billet d’avion pour partir au bout du monde.
Mais qu’est-ce qui fait que même si l’on a vécu des aventures marquantes, fait des rencontres et des découvertes extraordinaires,  le récit de voyage que l’on va en faire va être attrayant et intéressant pour les autres ?
Il y a le style évidemment cela c’est incontournable mais pas besoin d’être prix Nobel de littérature mais simplement d’écrire un français correct et compréhensible. Après, en fonction de son talent on pourra étoffer, avoir un style plus recherché bien sûr…
Et puis il y a le contenu et c’est là ce qui fait toute la différence : voyager c’est bien, décrire ce que l’on voit et où l’on passe oui, mais il faut donner plus pour que le lecteur ou la lectrice accrochent …
C’est sûr que lorsque Mick Horn raconte son tour du monde dans « Latitude Zéro », le contenu même de ses aventures à la limite des possiblités humaines fascine, l’on est captivé et le récit en lui-même peut se suffire tellement il est fou.
Mais nous ne sommes tous pas Mick Horn et nos voyages n’ont pas le côté extraordinaire des siens…
Aussi, à mon sens, le récit de voyage le plus abouti doit apporter des ingrédients divers et doit également impliquer la personne qui voyage.
J’ai lu un jour un récit d’un long voyage en solitaire d’un homme qui ne fait que raconter ce qu’il voit et ce qu’il fait mais ne parle jamais de ses émotions et de son ressenti ou de ses réflexions personnels : c’était une expérience très flippante et j’ai d’ailleurs mis tout de suite un message à cette personne sur son blog (où le côté technique est l’essentiel : que faut-il importer ? quel matériel ? etc.) Cela peut évidemment intéresser les personnes qui projettent de faire  la même expérience mais cela se limite à eux.
Ce récit qui aurait pu être captivant était vraiment difficile à lire : il y manquait une âme, celle du voyageur lui-même…
Mais mettre son âme, c’est aussi se dévoiler, accepter de se mettre un peu à nu auprès de ses lecteurs et certains n’y sont pas prêts : il faut mieux alors fait un joli film de ce que l’on a vu et le mettre à disposition…
Les meilleurs récits de voyage sont donc ceux qui allient la rencontre des paysages, des cultures et des personnes (parce que l’on ne peut aussi parler que de soi et c’est assommant) et du voyageur ; une alchimie se crée avec le lecteur qui « rentre alors dans le voyage » avec le narrateur.
Le plus bel exemple est sans doute celui de Bernard Ollivier dans ses trois récits de voyage solitaire sur la route de la soie  » Longue Marche ». Il se livre mais est aussi fabuleusement ouvert aux autres, à la rencontre…  le voyage est aussi une quête de lui-même. Agrémenté de toutes les péripéties d’un voyage quand même hors normes, on a tout pour que les lecteurs soient captivés : d’ailleurs le succès immédiat de ses livres en est la preuve. Son talent littéraire ne nuit pas non plus à l’ensemble de la trilogie,il faut également le reconnaître.
Il faut un SENS au voyage, des questions à se poser durant son périble, des choses à réaliser, des découvertes intérieures à faire. 
Alors, les découvertes et les aventures – un autre continent, d’autres paysages, d’autres mentalités, d’autres manières d’être et de faire et de vivre- vont pouvoir entrer en résonance et interagir avec le voyageur.

Embarqué(e) avec la personne qui voyage, on lira alors avec intérêt comment il a réussi à trouver un abri pour la nuit ou comment il a trouvé une pièce de rechange pour son vélo, on appréciera de le voir trouver de quoi boire ou de quoi manger… L’on sera content du confort qu’il trouvera enfin dans une ville traversée parce qu’on aimera être avec elle ou lui : sa quête, ses découvertes, ses émerveillements, ses galères,  ses questions, ses interrogations sur ce qu’il ou elle vit seront les nôtres…
C’est, en fait, comme dans la vie courante : j’ai connu une personne, très bavarde, qui relatait ce qu’elle avait fait en permanence ; hyperactive, tout était sujet à faire et donc à dire. Mais jamais une seule reflexion sur le sens de telle ou telle action ou activité faites : c’était très curieux et destabilisant.
Pour le voyage, il en est de même : voyageur mettez du sens dans vos récits 🙂 !
Tout en soignant votre écriture (pourquoi ne pas se faire aider par quelqu’un dont c’est le talent ?)
Et en sélectionnant judicieusement ce que vous allez raconter en fonction de ce que vous voulez faire passer comme message de fond..

Mes Recensions de Livres BoD : « Chrismas Pudding » de Céline Saint-Charle, un conte de Noël

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Noël ! Mais qu’est-ce que Noël ?  On fête la naissance de Jésus qui pour les chrétiens de toutes obédiences  est « Dieu ». Un Dieu tout Amour.   Dieu se faisant petit enfant, dépendant des hommes…. Noël c’est donc la fête de la fragilité, de la faiblesse, de la beauté et de l’Amour, quoi de plus beau et de plus dépendant qu’un nouveau-né ?


A Noël, les traditions font que l’on lit ou raconte des contes… C’est ce délicieux Conte de Noël de Céline Saint-Charle que j’ai choisi de vous donner envie de mettre au pied du sapin pour prolonger la magie de cette belle fête.

Regardons la couverture de ce tout petit livre de 72 pages au format poche publié chez BoD en juillet 2015, 5 euros. (ISBN 9782322037964) :

On s’attend à voir un magnifique « Chrismas Pudding »….

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Mais non, ce sont des coquillages ? voilà qui est mystérieux…. et qui brouille les pistes 🙂 !

L’histoire se passe dans une banlieue de Londres… Céline Saint-Charle, avec le talent qui la caractérise, va nous brosser un portrait « pris sur le vif » de quatre personnages : Devlin, Mary, Harry et Trevor.
Céline écrit avec précision, elle prend le style de ses personnages pour les décrire, elle se met dans leur peau et ainsi on les cerne directement, naturellement, avec bonheur. On a l’impression de les connaître depuis longtemps  dans la qualité des adjectifs, des descriptions et  des situations choisies.

Chrismas Pudding est un conte de Noël car les personnages sont fragiles et attachants. Ils ne sont pas ce que l’on appelle des « battants » à l’aune de la société productive et matérialiste. Ils sont différents et, en les découvrant au fil de la lecture, on se dit que oui, ce sont des personnes qui ont toute leur place dans la crèche, à côté des bergers, eux aussi pas très bien vus par la société….

En ce soir de Noël, on les voit évoluer, chacun(e)  : on s’émeut, on tremble, on s’attache…. jusqu’à ce que  la magie de leurs rencontres fasse éclater l’Amour… Ce conte est un hymne à la différence  et à l’attention à l’autre tel qu’il est… Devlin, le petit gamin « différent » en est le héros…. 

Voilà un conte de Noël vraiment réussi : ce ne sont pas les puissants et les forts qui sont mis à l’honneur mais ceux qui avec ce qu’ils sont, leurs fragilités et leurs faiblesses, brillent comme les étoiles dans le ciel de cette nuit particulière…

Achetez vite « Chrismas Pudding », c’est un cadeau à offrir à toutes et à tous car il remet « l’humain » à sa juste place, un vrai plaisir et  en plein de l’esprit de Noël. Comme les papillotes pour notre palais,  ce sera la gourmandise de notre esprit et de notre cœur pour les fêtes 🙂 !