Vendre ses livres

À quand une librairie équitable et bio ?


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À quand une librairie équitable et bio ?

— Non, mais tu sais, moi, c’est fini, mon café, je l’achète avec le commerce équitable : je préfère mettre 3 euros de plus et savoir qu’en famille en Bolivie va pouvoir manger et vivre correctement à cause de moi. Je crois qu’à un certain moment, il faut faire des choix. Je boycotte aussi les magasins de vêtements qui exploitent des travailleur(e)s dans des pays pauvres.

— Et tes livres, tu les achètes où ?

— Sur Amazon bien sûr, il n’y a pas de frais de port ! Je vais voir chez mon libraire du coin, je feuillette et puis, rentré chez moi, je commande ce que j’ai repéré en ligne…

Cherchez l’erreur… !

Moi qui suis auteure, j’ai malheureusement souvent rencontré cette situation : je discute avec une petite libraire sympa et passionnée chez qui je fais une dédicace et  qui va devoir mettre la clé sous la porte faute de rentabilité suffisante, elle ne se paie plus depuis 2 ans et cela devient impossible, elle a une famille à nourrir.

Il faut savoir que les librairies indépendantes sont statistiquement les commerces les moins rentables (avant-dernier avant les merceries !) . Cela n’a rien à voir avec les commerces de lunettes, par exemple, qui sont tout en haut de la liste.

D’un autre côté, j’entends des auteur(e)s qui se plaignent de n’avoir que des miettes de droit d’auteur(e)s à condition qu’on leur verse ! 5% au maxi 10% alors que c’est elles et eux qui ont écrit le livre.  Quand on sait que les tirages moyens sont de 500 ou 600 exemplaires… Attention, je ne dis pas les ventes !! Car, on aura, avec le ballet des « offices, » au moins 30% de pilon … La surproduction est là : 200 livres sortent PAR JOUR (sans compter les autoédité(e)s !!)  autant dire que l’auteur(e) travaille pour la gloire…

Je réponds à cet ami  qui me parle de son café équitable bolivien :

— Tu sais, tu peux aussi avoir un comportement « équitable » pour une famille de libraire français ! Et si tu tiens absolument à acheter en ligne, il y a nombre de sites de libraires indépendants chez qui tu peux le faire. https://www.librairiesindependantes.com/  par exemple, mais il y en a d’autres ! Seulement, oui, tu vas payer 3 euros de frais de port… Comme pour ton café …  et tu paieras aussi la famille de postier(e)  ou livreur(e) qui fera le travail de transport du livre… Aider une famille bolivienne avec un logo « commerce équitable », cela te parait juste mais une famille française de libraires ! Cela fait quand même moins « équitable » et pourtant c’est exactement la même chose.  Tu noteras que ni le café, ni le livre ne sont indispensables à la vie, mais ce sont des petits plaisirs tellement vitaux en même temps !

Veux-tu que les libraires des petites villes ou des quartiers disparaissent tous ? Remplacé(e)s par des chaines de vêtements à bas coûts fabriqués par des enfants ou des travailleur(e)s exploités ?

Alors, ce serait quoi alors une librairie équitable et bio ?

Une librairie où chacun gagne son pain, où le bilan carbone (logistique des livres, pilon) serait réduit au minimum… Pourquoi pas une impression sur place avec du papier recyclé qui n’abat pas les arbres de la forêt amazonienne ? Avec un  bon stock dans les rayons évidemment… Sinon, ce ne serait plus une librairie !

Cela donnerait donc un prix du livre qui se répartirait équitablement entre l’auteur(e) (30%), le libraire (30%) et l’éditeur (20%), le restant allant à l’achat de la machine à imprimer qui est très onéreuse. Il peut aussi ne pas y avoir d’éditeur du tout car l’auto-édition serait également bien présente dans les rayons  à égalité avec les livres d’éditeurs : des livres choisis avec soin par le libraire dont c’est le métier. On proposerait au personnel du distributeur de se reconvertir dans l’entretien des  machines  ou leur fabrication … On garderait la diffusion et un  petit nombre de « repré » qui seraient directement employé(e)s par un groupe d’éditeurs, réduisant les coûts.

Un lieu de rencontres et d’échanges conviviaux, avec des dédicaces, des rencontres. Et, comme pour les restaurants solidaires, non pas un frigo de nourriture donnée, mais une étagère réservée aux livres gratuits où les clients apporteraient ceux qu’ils ont envie de donner pour les personnes qui n’ont pas le budget pour en acheter…

On pourrait même peut-être y boire un café équitable de Bolivie 😉 ? Pourquoi pas ?

Vendre des livres, de l’auteur à la librairie : la chaine du livre

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La chaine du livre : vendre ses livre
Les auteur(e)s cherchant un éditeur ou voulant s’auto-éditer cherchent, en général, à faire fabriquer leur livre  (nous ne parlerons pas dans cet article de l’édition numérique qui est beaucoup plus simple).
MAIS, ils maitrisent souvent mal (à la signature du contrat avec un éditeur ou en auto-édition), le plus important : la distribution de leurs livres dans des points de vente afin d’être accessible au public le plus large possible.
Cet article se veut un résumé (sans prétention) de la chaine du livre : de l’auteur à l’acheteur en librairie.
Donc voyons les étapes pas à pas de notre livre :
1) L’auteur(e)  :

L’auteur(e) crée le livre (bon, à par pour ceux qui ont un « nègre » 🙂 ). Il ou elle écrit le livre, c’est le point du processus de la chaine du livre. Même s’il ne recevra, dans l’édition traditionnelle, que 5 à 10%  du prix final du livre, il ou elle est à l’origine de tout 🙂 ! Il ne faut quand même pas l’oublier.
2) L’éditeur :

Il s’occupe de faire fabriquer le livre par l’imprimeur l’ayant mis en forme (corrections, couverture, quatrième…) pour que le livre devienne une réalité physique. Dans l’édition traditionnelle, c’est souvent un nombre défini de livre (1000, 3000, 50000…). Le livre sortira à une date donnée et restera un certain temps en librairie. Ensuite les invendus partiront au pilon.
 
3) Le diffuseur :
 
« Le diffuseur représente un ou plusieurs éditeurs auprès des différents réseaux de vente de livres: librairies, grandes surfaces multimédia, hypermarchés… La diffusion peut aussi être assurée directement par certains éditeurs.
Le diffuseur assure exclusivement les tâches qui sont liées à la diffusion de livres : présentation des nouveautés aux détaillants, enregistrement des commandes, promotion.  » (Wikipédia).
 
Il assure donc un rôle commercial mais il n’est pas un acteur obligatoire car certains éditeurs prennent en charge cette étape.

4) Le Distributeur :

de nouveau Wikipédia :

« Un distributeur de livres est une structure visant à distribuer les livres des maisons d’éditions.
Le distributeur assume les tâches logistiques liées à la circulation physique du livre (stockage, transport) et à la gestion des flux financiers qui en sont la contrepartie : traitement des commandes et des retours, facturation et recouvrement.
Les activités commerciales et marketing (présentations des nouveautés, prises des commandes) sont assurées par le diffuseur et ses équipes de représentants.
La diffusion et de distribution coexistent parfois au sein d’une même structure. »

 Donc le distributeur stocke les livres, les livrent chez les libraires et assurent également les flux financiers. Les trois principaux leader du marché en France sont Sodis, Hachette et Interforum. Il en existe une quantité d’autres.
 
On voit donc que sans le diffuseur et le distributeur, le livre restera coincé dans l’entrepôt de l’imprimeur et ne sera jamais lu.
 
D’où pour les auteur(e)s , avant de signer ou de s’éditer à la demande, la question à se poser  la plus importante : Ok, mon livre sera bien fabriqué en X exemplaires (ou à la demande) mais sera-t-il diffusé et distribué le plus largement possible ?
 
Si vous signez avec un petit éditeur et que celui-ci n’a pas derrière la diffusion ou la distribution qui accompagneront votre livre jusqu’au lecteur(e)s, inutile de signer… vous ne vendrez rien ou presque rien. Où bien ce sera vous qui prendrez votre bâton de pèlerin (et uniquement vous…) pour vendre les livres. Il suffit de le savoir.
 
Il ne s’agit pas de « descendre » les petits éditeurs, nombre d’entre eux (ou elles) sont des personnes passionnées qui font un travail remarquable avec les moyens dont ils disposent et réussissent très bien. Mais il faut être vigilant si le but premier de l’auteur(e) est d’être lu(e).

La fabrication du livre n’est que la face immergée de l’iceberg mais que les 3/4 du travail ailleurs. Alors ne parlons pas des maisons à compte d’auteur qui vous font payer des sommes folles pour ensuite vous laisser les livres sur les bras… !

Il existe tout un réseau assez compliqué pour les flux financiers et physique, je ne vais pas détailler ici. Retenons que sans commerciaux qui démarchent les librairies et sans logistique qui achemine les livres, inutile d’espérer être lu. Après, on peut aussi faire tout cela soi-même me direz-vous : certes…

5) Les points de ventes : Librairies, hypermarchés culturelles, Points Presse….

Après, tout le travail du libraire est de « mettre en scène » le livre, de le faire connaitre pour qu’il puisse être découvert par le futur(e) lecteur(e). Il faut savoir que les libraires sont souvent débordé(e)s par l’avalanche de nouveauté et les flux incessants. Une nouveauté chasse l’autre. Nous sommes maintenant dans la gestion du « Trop » et non de la pénurie.
Un livre sort sur les verrines ? : 20 autres paraissent sur le même thème.  nous sommes dans l’orgie littéraire…

Alors, effectivement, le pauvre auteur(e) auto-édité(e) qui arrive pour présenter son livre dans une librairie se fait bien souvent éconduire: « on a déjà assez de livres comme cela à gérer ! » C’est là où l’on reconnait les « bonnes librairies » : elles savent sélectionner le panel qui pourra intéresser leurs clients tout en maintenant l’œil ouvert sur la littérature non-estampillée par les grandes maisons d’éditions qui tiennent le haut du pavé. On présentera des petits éditeurs intéressants, des auteurs auto-édités dont le livre semble bien corresponde à un certain public…  On n’engrangera pas les livres comme des boites de conserves (cf certains rayons livres dans les supermarchés…) mais on y verra un véritable produit culturel unique et original.
On se rappellera qu’un livre fait rêver, voyager, et peut même changer la vie de certain(e)s lecteur(e)s. Il est donc de la plus haute importance de choisir ce que l’on souhaite vendre. (dixit un libraire).

Pour résumé, voici  un camembert comme cela se fait souvent, voici les marges respectives de chacun des intervenants dans la chaine du livre
 

 
 Voilà, une petit résumé de la chaine du livre de l’auteur au lecteur. Des questions, des réactions ? Posez-les en commentaires sous cet article (c’est le mieux car ainsi tout le monde en profite:) ) où sinon, rendez-vous sur FB bien sûr !
 
 

Comment présenter son ou ses livres à ses futurs lectrices ou lecteurs ?

Can, Chat, Chatting, Communication
parler de son livre
Cher(e)s ami(e)s Auteur(e) : Vous avez réussi à écrire, finir, corriger, relire, imprimer, éditer votre livre : des heures et des heures de travail… Vous êtes fier(e), le livre est maintenant disponible, la couverture vous semble belle et attrayante. 
 
Vous pensiez avoir fait 99% du travail mais maintenant il s’agit de faire connaître votre livre pour qu’il soit lu ! Et vous vous apercevez qu’un travail plus dur encore commence…
 
Parlez de son livre, le présenter, donner envie aux futurs lecteurs et lectrices de le lire…
 
Comment faire ? à l’écrit et à l’oral ?
 
Le préalable est d’être convaincu(e) que votre livre MERITE d’être lu et qu’il est intéressant.
 
Pourquoi j’écris cela en préambule ? Et bien, on a tellement corrigé, relu, changé des choses, travaillé que le livre fini, on continue à douter : « Et si j’avais écrit cela plutôt que ceci et si cet adjectif n’était pas le bon… » Cela arrive surtout aux écrivains confirmés, les débutants ont moins cette tendance.
Un éditeur disait qu’il fallait arracher le manuscrit des mains aux « vieux » écrivain(e)s qui n’étaient jamais satisfaits.
 
Donc, tout d’abord être convaincu de la valeur de son livre. Il n’est pas besoin de se dire « je vais vendre à 100 000 exemplaires, mon livre sera un best seller » mais de savoir que votre livre correspond aux goûts de certains lecteur(e)s dans le style et le genre qui est le vôtre ; Que vous allez faire passer de bons moments de lecture à un certain nombre (ou un nombre certain 🙂 !) de personnes.
 
Donc comment présenter son livre ?
 
A l’écrit : attention, de nombreux prestataires vous proposent de faire des « communiqués de presse », de vous aider pour leurs rédactions moyennant finance : Nom d’un chien, vous êtes auteur(e) !!! vous allez bien arriver à écrire seul(e) 5000 signes de plus 🙂 !
 
Pour cela toujours se demander ce qu’en tant que lectrice ou lecteur vous appréciez dans les résumés, les présentations de livres et les recensions. Qu’est-ce qui fait que votre livre est unique et mérite d’être lu ?
le résumé doit être clair et attrayant c’est à dire :
 

  • Donner le genre du livre à un moment ou à un autre : polar, roman sentimental, essai, roman historique etc…
  • Citer un passage qui donne envie ou décrire le début de l’intrigue comme une « mise en bouche » …
  • Expliquer en mots choisis pourquoi ce livre mérite d’être lu sans être dithyrambique mais quand même « accrocheur(e) ».
  • Ne pas écrire d’un trait mais laisser reposer le texte, y revenir, prendre le temps de le murir.
  • Vous pouvez tout à fait regarder ce que d’autres ont fait, lire des quatrièmes de couverture de livres du même genre etc.
  • Employer des phrases positives, exemple : « ce livre n’est pas ennuyeux » : à éviter 🙂 ! préférer de loin : « ce livre est passionnant 🙂 ! »
  • Demander à vos « béta lecteurs » (les personnes qui l’ont lu avant tout le monde) de vous dire ce qu’elles ont aimé, comment elles décriraient votre ouvrage.
  • Faites-vous relire, demander un peu l’opinion des autres tout en gardant vos idées (autant de personnes autant d’avis différents) MAIS si l’on vous fait toujours les mêmes remarques… il y a sûrement quelque chose à améliorer.
  • Et attention aux fautes ! c’est vraiment rédhibitoire sur un petit texte de présentation.
 
Et à l’oral : Comment faire ? en salon ou ailleurs comment employer les mots qui déclencheront l’envie d’acheter le livre et surtout de le LIRE ! 🙂
 
De deux choses l’une :

  • Soit vous vous donnez le temps de connaitre un peu l’interlocuteur pour ensuite adapter votre présentation à celle ou celui-ci selon ce que vous savez de ses goûts littéraires et de ses intérêts dans la vie.

  • Soit vous avez en tête une petite présentation, pas trop longue, que vous donnez directement aux personnes qui s’approchent de vous.

 
Un exemple personnel : pour mon livre jeunesse (Trilogie Farid), j’ai une présentation pour les enfants (mes futurs lecteurs) et une pour les parents, ceux qui vont acheter le livre. Je me renseigne aussi avant de me lancer pour savoir si l’enfant lit régulièrement ou s’il ne le fait que très occasionnellement. J’ai ensuite, connaissant bien mon « produit » (pardon, mon livre, que dis-je…!) un argumentaire adapté à la situation.
 
Un autre exemple vécu du côté « lectrice » : un auteur dans un salon du livre, après m’avoir aimablement demander si j’avais deux minutes (effectivement sa présentation devait avoisiner ce temps-là), m’avait expliqué pourquoi il avait écrit son livre et ce qu’il y avait dedans. On sentait dans sa voix et dans sa gestuelle (on dit souvent que cet aspect compte aussi beaucoup) tout le plaisir qu’il avait à me décrire son ouvrage. Il y racontait l’histoire de son frère, adopté par ses parents. Je n’ai pas acheté l’ouvrage sur le moment (je crois d’ailleurs que je n’avais pas un sou en poche) mais son descriptif avait été si convaincant que je me le suis ensuite procurée l’ouvrage sur internet, une dizaine de jours après, pour l’offrir à une personne qui l’apprécierait. Et je l’ai lu moi-même avec plaisir avant d’en faire cadeau :).
 
C’est souvent dans la relation créée que se décide l’acte d’achat. La difficulté est donc de l’établir dans un temps très court.
 
Ce que vous aimez dans votre livre, dites-le, pourquoi vous avez écrit, dites-le aussi : simplement, avec vos mots à vous. Même si cela fait la trentième fois que vous redites la même chose, la personne qui est devant vous ne l’a jamais entendu… Mettez-y la même chaleur et la même conviction que si vous le faisiez pour la première fois… Je sais, ce n’est pas évident… En même temps votre livre, il le faut bien non ?
Ne soyez pas trop long et demandez toujours si la personne a envie de vous écouter. Vous pouvez même lui dire : ma présentation dure une minute et demi. Pourquoi pas ? Les personnes ont tellement peur d’être coincées et de devoir écouter un monologue qui n’en fini pas..
 
Si vous avez un peu plus de temps, (et si l’autre personne aussi), commencez par vous intéresser à la personne en face de vous, écoutez-là, posez-lui des questions sur ses lectures… Ce n’est que dans un deuxième temps que vous pourrez parler de votre livre et ce sera d’autant plus facile que vous connaitrez déjà un peu votre futur(e) lectrice ou lecteur(e). Naturellement, comme sans y penser, vous présenterez les aspects les plus attrayants de votre ouvrage pour cette personne.
 
Voilà, maintenant je vous laisse la parole, en commentaires ci-dessous ou sur FB : Auteur(e)s ou lecteurs ou lectrices, comment aimez-vous présenter vos livres ou qu’appréciez-vous dans la présentation d’ouvrages qui vous sont faites ?
 
Et un grand merci d’avoir lu ce long article  🙂
 
 

Les Salons du Livre et les Séances de dédicaces

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séance de dédicaces
Appréciés par certain(e)s, honnis par d’autres, les séances de dédicaces que ce soit en salons du livre ou dans des commerces (librairies, grandes surfaces..) ne laissent  aucun auteur(e) indifférent(e).
 
Alors faire des séances de dédicaces ou pas ?
 
Dans cet article, nous allons faire un point sur cette manière de faire connaître ses livres et de les vendre. Si vous avez envie de compléter ce qui est dit ou d’apporter votre témoignage, n’hésitez pas à le faire en laissant des commentaires.
 
De l’écriture à la rencontre avec ses futur(e)s lectrices ou lecteurs…
 
là, je mets au féminin en premier car c’est souvent les femmes qui achètent et lisent 🙂  Après, tout dépend du genre et de l’âge, bien sûr.
 
L’activité de l’écrivain(e) ou de l’auteur(e) est plutôt solitaire : elle demande une introspection, une plongée dans l’imaginaire, elle est essentiellement personnelle.
 
La vente de ses ouvrages en salons, librairies ou grandes surfaces plongent l’auteur(e) dans la rencontre, dans l’échange qu’il ou elle doit provoquer. C’est un exercice totalement différent de celui d’écrire : Pour certain(e)s auteur(e)s , c’est même antinomique.
 
Assis derrière une petite table où sont présentés ses ouvrages, l’auteur(e), livré(e) aux regards de tous les passants, coincé(e), attend… 🙂 ! Quel est l’auteur(e) qui peut dire qu’il ou elle est totalement à l’aise dans ce genre de situation ?
 
Souvent il ou elle attend beaucoup, longtemps.. des heures même…. Alors certain(e)s lisent, écrivent, consultent leur téléphone portable…
 
D’autres, le regard mobile, guettent, tout souriants, le futur(e) lecteur(ice) qui osera s’approcher de  la table.
 
D’autres désertent, allant explorer les rayonnages ou les autres stands.
 
La séance de dédicace est un exercice de style difficile et son résultat est aléatoire. (à part si l’on est très connu évidemment).
 
Les Salons du livre :
 
Il y a les « grands » salons, le salon du livre de Paris par exemple. Nous ne parlerons pas de ces manifestations payantes qui ne correspondent qu’aux auteurs ayant pignon sur rue.
 
Les Salons du livre accessibles à tous (et non réservés d’année en année aux mêmes auteurs connus) sont organisés par les municipalités, les médiathèques, les associations…
 
Souvent, ils ont lieu dans la salle polyvalente de la commune ou plus rarement en plein air au cœur de la cité.
Ce que l’auteur(e) doit vraiment intégrer avant de se lancer, c’est que la lecture (même si pour elle ou lui, c’est un passe-temps indispensable) est une activité peu pratiqué(e) par ses concitoyens.
Vous trouverez sur internet de nombreux sondages pour préciser cette affirmation.  Il y a toujours de gros lecteurs mais 7 français sur 10 lisent moins d’un livre par an…!  Sinon, pour les lecteurs, ils lisent en moyenne 11 livres par an.
 
Ce qui veut dire que même si les organisateurs des salons font en général le maximum avec leurs moyens pour faire connaître la manifestation, il se peut qu’il n’y ait vraiment pas foule… Les amis des auteur(e)s, les organisateurs et un petit nombre de personnes vraiment motivées par la lecture. De plus, lors des week-end, il y a généralement plusieurs évènements dans la même ville (compétition sportive, concert, marchés…) : Bref, s’il existe quand même des salons très fréquentés, d’autres seront plus déserts. Il faut le savoir pour ne pas être trop déçu(e). Il est toujours enrichissant d’ailleurs de faire connaissance avec ses pairs en attendant le chaland….
 
Entre l’auteur(e) qui reste passif(e) derrière sa table et celui qui force honteusement la vente en mettant systématiquement un de ses livres entre les mains de la personne qui passe et en ne la lâchant que lorsqu’elle a sorti ses billets, il y a un monde. Je n’ai d’ailleurs rencontré qu’un seul auteur dans ce cas, heureusement. Il faisait honte à la profession et les organisateurs étaient bien désolés de l’avoir invité. Le cas le plus courant est quand même celui de l’auteur(e) timide 🙂 !
 
Les dédicaces en grandes surfaces spécialisé(e)s :
 
Bon, je ne les citerai pas mais vous les connaissez tous. Dans les grandes villes, il faut souvent attendre plusieurs mois, voir plus d’un an pour avoir une place un vendredi ou un samedi. C’est en général bien organisé et il y a des clients. Après, tout l’art est de pouvoir et de savoir intéresser ces clients (venus pour autre chose) à votre littérature…
 
Un auteur(e) n’est pas (à de rares exceptions) un(e) commercial(e). Souvent il ou elle use de subterfuges pour que l’on vienne à elle ou à lui. Regardez Amélie Nothomb qui se met un chapeau Gibus, comme si elle était au cirque. Bon, elle n’a pas à s’inquiéter pour ses ventes  mais c’est un message inconscient pour dire « je suis en représentation » ce n’est pas vraiment « moi ».
 
Il y a le saladier de bonbons qui attirent les bambins et donc les parents… Bref, établir le contact n’est pas chose aisé. Ensuite, il faut avoir un discours rapide (on ne va pas coincer des personnes 30 mn) pour donner envie de lire son livre tout en s’intéressant à la personne qui a eu l’amabilité de s’arrêter devant votre stand. On comprend que la notoriété (même régionale) est essentielle pour que les ventes décollent. Les couvertures des livres sont aussi un point important.
 
Les Dédicaces en librairies :
 
Il y a là, en plus, la relation avec le ou la libraire qui intervient et c’est souvent très enrichissant de part et d’autre. Après, si vous dédicacez dans une grande librairie qui a pignon sur rue, vous aurez plus de monde que dans la librairie de quartier ou malheureusement les clients peuvent ne pas se bousculer.
 
Alors faire des dédicaces ou pas ? : j’ai connu plus d’un auteur(e) qui s’était découragé(e) d’être resté(e) une journée entière dans un magasin ou un salon en ayant vendu que 1 ou 2 livres, quand ce n’est pas zéro… L’essence pour venir, les frais d’hébergements quelquefois… l’affaire s’est révélée bien peu rentable.
 
Quelques conseils donc :
 

  • Commencer par les salons et libraires /grandes surfaces près de chez vous afin de ne pas investir trop à perte.

  • N’ayez pas peur de vous tenir debout à côté de votre stand, d’avoir un rapport d’égal à égal avec le client et surtout ayez de l’humour ( avec mesure et à bon escient)  et soyez souriant ! sinon personne ne viendra vers vous.

  • Mettez-vous à la place du client : il ou elle a besoin d’être reconnu dans ses goûts de lectures ou dans ce qu’elle ou il cherche, avant qu’on lui assène un discours bien rodé sur son livre.

  • Soyez-vous vous-même, parlez de vos livres avec ce que vous êtes, n’essayez pas de servir un discours réputé « vendeur ». C’est dans la relation humaine, chaleureuse et authentique que vous donnerez envie à vos clients d’acheter votre prose.

  • Ayez toujours des petits signets ou cartes de visite à donner.

  • Si vous êtes vraiment trop timide ou que vous n’aimez pas les rencontres avec des personnes inconnues, ne vous forcez pas (même si votre éditeur vous y contraint) : vous avez le droit d’écrire, d’être auteur(e) et de ne pas avoir envie de faire de dédicaces !

En terminant, je peux souligner combien pour moi, il a été enrichissant de connaître d’autres auteurs dans des salons : échange d’expériences, amitiés crées… En ce qui concerne les personnes venues acheter mes livres, cela a été un plaisir de les rencontrer, même brièvement. On se rend compte combien un de nos livres a pu donner du plaisir et un écho personnel chez quelqu’un de totalement inconnu, c’est magique ! Et il faut en terminant remercier tous les organisateurs de ces manifestations (libraires, bibliothécaires etc…) qui permettent au livre d’exister et de vivre.
 
 

Vendre ou acheter des livres : soutenir les librairies

Acheter un livre en librairie
 



Nombre « d’éditeurs en ligne », d’auteurs se lancent dans la vente sur internet. Amazon reste incontournable avec Fnac.com, chapitre.com etc. Amazon, incontournable mais les employés d’Amazon, dans quelles conditions travaillent-ils ? question à creuser sérieusement…
On ne compte plus les articles de blog qui vous expliquent comment mettre vos écrits en vente sur Kindle, et comment publier des « e-book »…
Pourtant, certains continuent de publier des livres PAPIERS !! et ou d’en lire.
Alors acheter les livres sur internet ou en librairie ?
Pour moi, il reste incontournable, si l’on veut soutenir cette profession bien sinistrée par la concurrence des grandes surfaces spécialisées ou le net,  de privilégier l’achat chez son ou sa libraire préféré(e). Sinon, ces boutiques disparaitront petit-à-petit (certaines l’ont déjà fait…)
Entrez dans une librairie…
Des rayons de livres à gauche, des rayons de livres à droite : ses friandises pour l’esprit vous attirent. L’odeur particulière du papier, le rayon papeterie qui vous rappelle votre enfance, toutes ces étagères pleines de livres rangés par style…

  • Vous feuilletez une biographie

  • Vous épluchez le sommaire d’un livre de développement personnel

  • Vous admirez Mathieu Ricard si souriant sur une couverture

  • Vous relisez un poème de Baudelaire dans un poche : vous l’aviez appris en troisième !

  • Vous hésitez entre deux livres pour votre fille de 8 ans : aimera-t-elle ?

  • Vous craquez pour un thriller qui vient de sortir…

Bref, voilà plus d’une demi-heure que vous êtes rentré(e) dans cette boutique… La ou le libraire vous laisse tranquille, il sait que vous avez besoin de ce long tête à tête avec tous ces ouvrages. Il vous connait : ne surtout pas vous déranger, vous aimez choisir seul(e).
D’ailleurs, il ou elle est occupé(e) avec une cliente qui n’a pas votre appétit livresque et qui demande de l’aide pour choisir un cadeau d’anniversaire pour une amie « qui aime bien bouquiner« .
Un bon libraire ?
Celle ou celui qui ne se contente pas de mettre en rayon les sélections toutes faites qu’on lui livre mais :

  • Qui trouve le temps de dénicher pour ses clients, qu’il ou elle connait bien, des nouveautés, des livres un peu différents.

  • Qui adore lire et vous indiquer ses coups de cœur

  • Qui semble toujours passionné(e) après tant d’années (enfin pour certains car il a y de jeunes libraires 🙂 !)

  • Qui a toujours un auteur autoédité ou autre qui signe ses ouvrages sur une table à l’entrée le samedi.

  • Qui retire certaines sélections qui ne lui plaisent pas même s’il pourrait faire du chiffre avec

  • Qui a une ligne de conduite et qui s’y tient

  • Qui adore discuter avec ses clients et qui en oubli parfois de faire sa comptabilité…

  • et surtout : Qui est sympa comme tout 🙂 !

  • Qui traite correctement son personnel s’il en a et qui cherche toujours de nouvelles idées..

Et pour l’auteure que je suis, bien distribuée par Sodis mais qui doit faire connaitre ses publications directement :
C’est un ou une libraire qui ne me renvoie pas immédiatement en me disant : vous savez on reçoit des livres tous les jours !!  : oui, et bien c’est aussi un peu votre métier !
Ou qui prend poliment la référence de vos ouvrages sur un post-it qui part directement à la poubelle dès que vous avez tourné les talons.
Mais un libraire curieux de l’auteur, de ce qu’il ou elle écrit, qui considère  » l’objet livre » non pas comme un produit que l’on va vendre comme des chaussettes ou des caramels mais bien « un objet qui a une âme » que l’on a plaisir à découvrir pour se faire son opinion et pouvoir donner son avis.
 
Je vais lancer très bientôt sur ce blog mon « Top 100 des libraires », je ferai un article pour chacune ou chacun et vous le devinez bien, ce seront des libraires qui auront  dans le rayon jeunesse Farid, la Trilogie ,dans le rayon « thriller » ou « religieux »  In manus tuas Domine… et dans le rayon « nouvelles » Recueil de (Bonnes) Nouvelles 🙂 !
 
Si vous voulez être de ceux-là, n’hésitez pas à me contacter !  et Vive les libraires !