la part des anges |
La couverture, bleu azur, très belle, invite le lecteur à s’immerger sans attendre dans « la part des anges », livre de 133 pages, format poche, édité chez Books on Demand en juin 2015.
La forme : style, orthographe, grammaire : impeccable… Même si le texte est aéré, je regrette simplement l’absence de tirets cadratins pour les dialogues et d’alinéas sortants pour les paragraphes.
Le titre identique à celui du le film de Ken Loach ne semble pas dans le même thème d’après la quatrième de couverture : Patrice va mettre en scène des ados, allez, je prends une grande inspiration et…
Je plonge ! 🙂 … Dans cette lecture qui me parait au premier abord très syncopée, peu de mots de liaison, des phrases courtes, on bute un peu à chaque point. Pour les adeptes de la lecture rapide comme moi, j’ai un peu de mal. Le décor se met en place petit à petit… les personnages, les situations…
Mais ce style un peu haché, alterne de plus en plus avec un autre, extrêmement délicat, brillant même qui situe Patrice Salsa dans la catégorie des écrivains accomplis. Comme si après le plongeon, on prenait une respiration plus régulière, plus fluide.
Les ados vivent, aiment, souffrent, rient devant mes yeux et LA question se profile au fil des pages, devient de plus en plus prégnante au fur et mesure que j’enchaine les longueurs de bassin… Que dis-je, les pages du livre…
Comment un ado de 15 ans peut-il s’exprimer comme Jean d’Ormesson l’académicien, enfin comme quelqu’un qui manie le verbe à la perfection ? Prenez cette description du « manger d’abricot » dans laquelle se lance Jordan à la page 66… c’est du grand art…
Mais une deuxième question rejoint vite la première : comment un auteur qui sait écrire peut-il révéler son talent à ses lecteurs en mettant en scène des ados ? Il faut s’y résoudre, il faut leur prêter son vocabulaire et son style, sinon quel dommage !
Pour l’auteure « réaliste » que je suis, il y a des quelques incohérences : de psychologie, de situations, de réactions des personnages… Mais un roman n’est-il pas fait pour transcender la réalité ? Pour inventer ce monde qu’il veut partager avec d’autres ?
D’autre part, c’est bien un adulte qui écrit même s’il met en scène des jeunes en construction, sa maturité, sa manière d’appréhender le monde affleure de temps en temps, comme si la plongée dans ce monde émotionnel fort de l’adolescence se tempérait par l’analyse d’un homme fait… Comme des respirations après une longue apnée…
La fin du livre ? Très originale mais ne comptez pas sur moi pour vous dire quoi que ce soit 🙂 !
La fin du livre ? Très originale mais ne comptez pas sur moi pour vous dire quoi que ce soit 🙂 !
Enroulée dans ma serviette, assise au bord du bassin, on me demande : alors tu recommandes la lecture de « la part des anges » ou pas ?
Et bien, je crois que oui 🙂 ! dis-je en retirant mon bonnet… D’ailleurs, j’ai envie de poser deux questions à Patrice Salsa… il doit être dans les parages… quelque part vers le plongeoir…
1/ Bonjour Patrice, pourquoi avoir choisi le monde de l’adolescence pour l’intrigue ?
Je ne me souviens pas avoir « choisi ». Les sujets, les thèmes, les univers et les personnages de mes romans émergent, surgissent puis s’imposent à moi sans que j’ai le sentiment de faire un sans que j’ai le sentiment de faire un choix entre tel monde ou tel autre. Mon premier roman, « Un garçon naturel » évoquait déjà le monde de l’adolescence, enfin un certain versant de ce monde. Je suis passé à autre chose pour les suivants, mais je savais que je n’en avais probablement pas terminé avec ce monde-là, car il y avait des éléments, des situation, que j’avais imaginés et qui n’avaient pas trouvé leur place dans ce premier roman. Après, bien que je ne sois plus tout jeune, j’ai des souvenirs très vifs de ma propre adolescence. Non pas que mes romans soient autobiographiques (bien au contraire) mais enfin ils sont quand même nourris de mes expériences et ressentis. Comme ceux de mon adolescence sont encore très vifs dans ma mémoire, j’ai eu envie de parler de la façon dont on peut envisager le monde a cet âge-là, dans notre société occidentale
2) Et pourquoi avoir choisi BoD comme éditeur ?
En tant qu’auteur indépendant, désormais, je me suis préoccupé d’avoir une stratégie de diffusion et de distribution. En 2012, j’ai foncé bille en tête sur le livre numérique, et j’ai publié sur plusieurs plateformes (Amazon KDP, Kobo, Apple, Lulu). Amazon KDP a été celle où cela a le mieux fonctionné (les ventes sur les autres plateformes sont tellement marginales qu’on peut dire qu’elles sont inexistantes). J’ai envisagé assez rapidement de proposer une version papier, et je me suis tourné tout d’abord vers l’impression à la demande chez Lulu et chez Amazon CreateSpace. Ça fonctionne, mais, comme pour le numérique, le seul espace de diffusion et de vente est Internet. C’est loin de toucher tout le lectorat potentiel qui fréquente les librairies. Or les libraires ne vendent pas de numérique et ne vendent pas non plus les version papier de Lulu Amazon CreateSpace. Puis j’ai découvert BoD, qui fait de l’impression à la demande, mais surtout permet aux titres de son catalogue d’être présents dans les bases de données et les outils de gestion de commande des libraires. Et ça, pour moi, c’est la clef ! Si un libraire peut avoir accès a un livre de l’édition indépendante de la même façon qu’à ceux de l’édition traditionnelle, et bien il le commandera sans aucun souci si un lecteur le lui demande. Voilà donc ce qui a motivé mon choix de venir, aussi, chez BoD.
Merci Patrice 🙂 ! et vous qui nous lisez, n’hésitez pas à mettre un commentaire si vous avez lu « la part des anges » ! sinon Bonne Lecture 🙂 ! Patrice vient de nous l’expliquer vous trouverez son roman aussi bien sur internet qu’en librairie…