Faut-il avoir de l’imagination pour écrire un livre ?

J’imagine… j’écris…
 
 
Et si oui : comment en avoir ?
 
Je ne vais pas me lancer dans un article universitaire : point 1, définition de l’imagination, point 2 analyse…. Non, je vais tout bonnement prendre le mot imagination dans le sens qui vient à l’esprit pour un ou une auteur(e) : il ou elle est capable d’inventer des histoires, des situations, des mondes, des personnages,  des psychologies, des objets etc…. Bref, de sortir de la réalité tangible pour nous emmener dans un récit imaginaire.
 
Posons-nous la question en la renversant : que serait une personne qui n’aurait AUCUNE imagination ? est-ce que cela existe ?
 
Et bien en y réfléchissant, ça existe mais cela s’appelle des « ordinateurs » ou des « robots » 🙂 !
 
Même si l’on se dit que l’on n’est pas capable d’inventer une histoire, la vie quotidienne est truffée de moments qui font appel à notre imagination : j’ouvre le frigo, que me reste-t-il pour faire le repas pour la famille ? Avec tout ce que je vois, j’imagine un plat, je l’invente 🙂 !
 
Comment organiser ce massif avec les plantes et les fleurs que j’ai acheté chez le marchand  : je réfléchis et j’invente un massif, le mien, personne n’a jamais fait le même.
 
Bon, j’arrête les exemples, vous avez compris :  autrement dit, le « faire » nécessite de l’imagination. Mais écrire ce n’est pas « faire concrètement » ?
 
Et bien si, c’est faire « comme si » comme disent les enfants. Un écrivain ne fait rien que de « faire en imagination » : il rentre dans une maison et la décrit comme s’il y était, il se glisse dans la peau d’un personnage « comme si » il le connaissait par cœur, il décrit une scène de crime comme si elle venait d’avoir lieu près de lui..
 
Autrement dit l’auteur(e) n’a pas plus « d’imagination » que les autres mais il a la faculté de mettre en mots, de décrire des situations qu’il invente.
 
Mais pour « inventer »  comment fait-on ?
 
Il semble que l’on se serve de tout ce que l’on a vécu : situations, sentiments, impressions, sensations… Depuis que l’on est en âge de se souvenir pour inventer. On dit souvent que dans le premier roman un auteur met  beaucoup de lui-même et c’est souvent vrai. Il est certain que si l’on a voyagé, ou que l’on s’est documenté sérieusement, on va pouvoir décrire des lieux plus facilement : ce n’est pas vraiment de l’imagination, c’est le pouvoir de décrire.
Mais en ce qui concerne l’intrigue, les rebondissements, les sentiments, les dialogues, l’auteur(e) doit inventer, il ne peut pas copier une réalité sinon cela s’appelle un reportage pas un roman.
C’est là où plusieurs « techniques » ou manières de faire existent :
Certains ont « naturellement » une aptitude à s’évader de la réalité dans un monde qu’il invente (cf l’interprétation de Freud sur l’imaginaire).
D’autres inventent à partir de items  morcelés de la réalité vécue qui mis tous ensemble donnent quelque chose de totalement inédit :
 
Un exemple : je pars d’une personne que je connais dans un détail de sa manière d’être qui me frappe pour créer un personnage : par exemple une personne très méticuleuse. Mais ensuite, le personnage va vivre de lui-même en prenant un physique, une vie totalement différente de la personne de départ. Elle va s’habiller de qualités qui feront qu’elle est unique et ne ressemble à personne. Nous puisons cette capacité à rassembler différents éléments dans notre vécu. C’est un processus inconscient.
 
L’imaginaire est bien une capacité que tout le monde possède mais tout dépend si on la développe ou non. Tout le monde a un corps et peut marcher (sauf handicap bien sûr) mais tout le monde ne va pas s’entrainer et être capable de faire le marathon. En même temps les qualités physiques de départ sont importantes.
 
Pour l’imagination, c’est pareil. C’est donné au départ (plus ou moins) et cela se cultive en nourrissant son imaginaire de lectures, de films, de réalités diverses, de rencontres, de ressenties etc…
 
Quelquefois une situation émotionnelle permet de déclencher tout un processus. Par exemple, j’ai aperçu un jour, dans l’encadrement d’une porte-fenêtre en ogive, une personne en fauteuil roulant qui regardait dehors. Un moment fugitif qui s’est fixé dans ma mémoire et qui m’a frappé… Cela a été le départ d’une de mes nouvelles. Je vous laisse deviner laquelle dans mon recueil  🙂 !
 
Vous voulez écrire ? Avoir de l’imagination ? il suffit d’entrainer votre imaginaire à fonctionner, à vous emporter dans son tourbillon mystérieux : du « lâcher-prise » (pour que l’inconscient travaille), un bonne dose de « vécu » , un soupçon de « recueil de l’imagination des autres (film, livres) « , de l’observation » et cette alchimie vous permettra, au gré de votre conscient et de votre inconscient surtout 🙂 ! d’écrire ce que vous avez envie de partager : à vos plumes !:)

Nous verrons bientôt comment trouver des techniques pour éviter la « panne d’imagination » en plein rédaction, ce que l’on peut aussi appeler « l’angoisse de la page blanche« …

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