La soupe aux Crocodiles de Magali CERVANTES est parue chez BoD en juillet 2017. L’ouvrage compte 234 pages et est vendu au prix de 15 euros.
La couverture :
Ce livre m’a attirée par sa couverture. On dit que c’est un facteur important concernant la vente des livres mais c’est vrai ! Il s’agit d’une photo en noir et blanc, où l’on voit deux femmes qui marchent. L’une est de dos, l’une est de face. Elles se croisent sans se regarder… L’une est brune, l’autre est blonde. Celle qui est de face baisse la tête, l’on ne voit que peu son visage. Une impression de contraste et de mystère se dégage de cette image.
Le roman, la soupe aux Crocodiles :
J’ai lu avec un grand intérêt ce roman. Magali CERVANTES écrit depuis longtemps. C’est son deuxième livre mais j’ai eu le sentiment que ce roman était écrit comme si c’était le premier. C’est-à-dire que l’auteure met énormément de ce qu’elle est dans les deux personnalités des personnages principales : Myriam et Marjorie. Le style est descriptif et vivant. Tout au début, je me suis dit : « tiens, cela ressemble à ma manière de mettre en place mes personnages dans les nouvelles que j’écris 😉 ! « .
Deux femmes très différentes mais qui se rejoignent par l’accablement qui les gagne devant leurs difficultés qui sont comme les deux faces d’une même médaille. Le chômage et la solitude pour l’une et le burn-out et la déprime pour l’autre. Elles ont en commun des soucis financiers et le poids de la responsabilité d’être mère et de devoir aider leurs enfants qui, eux aussi, ont leurs lots de difficultés. Les enfants également semblent bien à la peine dans la société dépeinte par l’auteure.
Comme si, en décrivant ces deux personnages et leur vie parfois si lourde, l’auteure voulait nous faire prendre conscience de ce que subissent les femmes dans notre société occidentale. L’auteure se fait militante prônant la lutte sociale, le respect de l’étranger etc. Les deux personnages, Myriam et Marjorie, sont décrites de telle manière que le lecteur(e) puisse comprendre ces thématiques chères à l’auteure. L’auteure veut convaincre. C’est une battante, une militante et ses personnages lui ressemblent. C’est surprenant et inédit pour moi dans mes lectures de fictions : mais pourquoi pas ?
Sur la forme :
Quelques règles typographiques ou manière de présenter à revoir : virgules oubliées pour les dialogues ou majuscules en trop. Par contre, pas de fautes d’orthographe, enfin tout en lisant rien ne m’a sauté aux yeux… Donc rien de grave et une personne qui n’écrit pas elle-même ne remarquera pas vraiment ces détails.
Pour revenir au fond :
Magali Cervantès montre dans son roman tous les travers d’une société moderne qui contraint énormément les individus. C’est la rançon du haut niveau de sécurité des pays dits « riches » par rapport aux sociétés traditionnelles. Les organisations, notamment du travail, mettent la productivité et la rentabilité des personnes au centre épuisant certain(e)s et laissant d’autres dans l’inaction et l’inutilité sociale. Une société de plus en plus individualiste et productiviste, donc. Après bien des souffrances morales, les deux héroïnes trouveront enfin l’apaisement. Et cela en se faisant une place qui leur convient dans cette société et en développant leurs talents propres. Un message d’espoir pour toutes les lectrices et les lecteurs qui intervient à la fin du roman. Elles trouvent leur salut dans des activités professionnelles « solitaires » finalement, qui les extraient de la pression sociale et du travail collectif tout en leur donnant une reconnaissance de ce qu’elles sont vraiment et dans ce qu’elles aiment. Mais je ne vous en dit pas plus car vous découvrirez par vous-même tout cela.
Important : si vous avez aimé « la soupe aux crocodiles », il s’agit du tome 1, il y aura donc une suite, vous retrouverez vos héroïnes préférées bientôt donc 😉 !
Quand au titre, il a fait aussi partie de mon intérêt à choisir ce livre, il est intriguant ! Je vous laisse découvrir par vous-même à quoi il correspond en lisant vous-même le livre 😉 !